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QUE PUIS-JE SAVOIR ?

Tenter de percevoir les mouvements profonds qui décident de la marche de l’histoire.

Le billet d'humeur de Michel Brun

Publié le 7 Décembre 2011 par Michel Brun in Psychanalyse et psychanalystes

Que les psychanalystes soient supposés se discréditer aux yeux de l’opinion publique, en s’engageant  dans des joutes tenues pour stériles, appelle quelques remarques.
- Il n’est pas sûr que la passivité et l’abstention soient les meilleures stratégies possibles lorsqu’il s’agit de défendre une cause. C’est plutôt la question des moyens qui doit faire débat.
-Que l’on soit analysé n’exclut pas d’être encore sujet à quelques passions. Reste à savoir si la passion doit être tenue pour l’équivalent d’un symptôme.
- Le psychanalyste n’est pas seulement un praticien confiné dans l’intime de son cabinet. Sa fonction est aussi de porter la parole. Soutenir la spécificité du discours analytique, c’est accepter la confrontation à la différence et donc à la controverse. A l’époque de son projet d’une “Instance Ordinale pour la Psychanalyse”, Serge Leclaire avait défini la psychanalyse comme la discipline “du conflit et de la contradiction”. Et si la discrétion est de bon ton dans l’exercice professionnel du psychanalyste, cela n’implique pas qu’il soit ailleurs un être frileux. La Cause Freudienne vaut bien que l’on perde quelques plumes de son honorabilité.
- La mort de la psychanalyse est régulièrement annoncée, à grands renforts de roulement de tambour, par les médias en mal de copie. Cela suffit-il pour invalider le tranchant de la découverte freudienne, à savoir l’existence de l’inconscient et de ses effets ?

 

Il n’en demeure pas moins que la pertinence du discours analytique doit constamment être mise à l’épreuve, face aux attaques dont il est l’objet. C’est un travail. Et pour ce travail nous avons besoin de quelques guerriers émergeant de la foule des anonymes. Surtout pas de Don Quichotte qui se trompent de cible, confondant ainsi le sublime et le ridicule.


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