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QUE PUIS-JE SAVOIR ?

Tenter de percevoir les mouvements profonds qui décident de la marche de l’histoire.

Le Printemps Républicain

Publié le 11 Mars 2016 par Jean Mirguet in Politique

Dans son article de début mars, « La gauche pour le réel », publié dans le dernier numéro de Causeur, Elisabeth Lévy prétend qu’en ce-moment, il se passe quelque chose à gauche, quelque chose d’encore imprécis et nébuleux mais qui, s’il se précise, pourrait rendre l’atmosphère intellectuelle un peu plus respirable.

Depuis, cet imprécis a commencé à prendre forme : sous la houlette du politologue et essayiste proche du PS, Laurent Bouvet, un collectif s’est créé, soutenu, entre autres, par Marcel Gauchet, Elizabeth Badinter, Marc Cohen, Roland Castro, Brice Couturier, René Frydman, Fleur Pellerin, Abderrahmane Sissako. Un Manifeste a été mis récemment en ligne http://www.causeur.fr/manifeste-pour-un-printemps-republicain-37179.html avec appel à signature.

Il défend l’idée que la République est ce qui nous est commun, que la laïcité est le ciment du contrat social républicain, que la Nation est à la fois une histoire et un destin communs, que l’universalisme se déduit des aspirations à une humanité commune, que le combat contre le racisme, l’antisémitisme ou tout autre préjugé à raison du sexe, de l’origine, de la couleur de la peau, de l’orientation sexuelle, de la religion ou de la culture est sans répit ni repos et que le principe de l’égalité entre hommes et femmes, et plus encore le combat permanent pour sa réalisation effective, sont au fondement des sociétés modernes.

La naissance de cette gauche pluraliste, voltairienne qui se rebiffe et affirme avec Pascal Bruckner que la gauche doit se réconcilier avec le réel est une très bonne nouvelle.

Le réel (et non pas la réalité) …. un terme très en vogue actuellement, spécialement dans les domaines de l’art et de la politique. Les significations qui lui sont données mériteraient, à coup sûr, d’être précisées pour lui éviter de rejoindre le lexique de la langue de bois où il risquerait de perdre sa marque primordiale puisqu'il est ce qui résiste, ce sur quoi on bute et qu'on ne peut contourner. On peut compter sur le talent d’Elisabeth Badinter pour éviter cet écueil quand elle appelle à ne pas se laisser bâillonner par le politiquement correct, consistant précisément à ne rien vouloir savoir du poids de réel : « Il faut, dit-elle, s'accrocher et il ne faut pas avoir peur de se faire traiter d'islamophobe, qui a été pendant pas mal d'années le stop absolu, l'interdiction de parler et presque la suspicion sur la laïcité. A partir du moment où les gens auront compris que c'est une arme contre la laïcité, peut-être qu'ils pourront laisser leur peur de côté pour dire les choses ».

Que celles et ceux qui apprécient lire et entendre  Charles Péguy, Alain Finkielkraut, Michel Houellebecq, Régis Debray, Philippe Muray, Pascal Bruckner, Fabrice Luchini (aimablement qualifiés, avec d’autres, de néo-réacs depuis la publication du Rappel à l’Ordre de Daniel Lindenberg, paru il y a 14 ans) se réjouissent, ça sent le Printemps !

Le Printemps Républicain
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