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QUE PUIS-JE SAVOIR ?

Tenter de percevoir les mouvements profonds qui décident de la marche de l’histoire.

Le confinement au jour le jour J+13 : une commune effraction

Publié le 29 Mars 2020 par Jean Mirguet dans Confinement

Tel un raz de marée, le coronavirus a fait effraction dans nos vies, privées et publiques, dans notre illusion d’invulnérabilité. Cet événement, aux conséquences possiblement traumatisantes, vient bouleverser nos existences et perturber nos émotions. 

Or, cette effraction divise autant qu’elle rassemble : une brève incursion dans l’étymologie et les racines du mot et de ses dérivés le démontre.

 

Le Dictionnaire historique de la langue française indique que ce mot déjà ancien, puisque attesté une première fois au XVe siècle est un dérivé du latin classique effractus , participe passé  de effringere signifiant rompre, briser, ouvrir par effraction. Frangere a donné to break en Anglais et  brechen en allemand.

Aujourd’hui, c’est un terme juridique qui désigne un bris de clôture fait en vue de pénétrer dans une propriété publique ou privée. Il se dit également au figuré pour « violation d’un domaine réservé (mental, religieux, artistique…), notamment dans les expressions par effractionsans effraction

 

Le terme « fraction » a la même origine, en particulier dans son sens liturgique qui désigne l’action de briser le pain eucharistique : la « fraction du pain » (Luc 24,35), premier nom de la messe évangélique.

On trouve sur le site de la Conférence des Evêques de France ce commentaire : « La fraction du pain est éminemment une action symbolique. Cela signifie que le symbole n’est pas dans l’objet, le pain, mais dans ce qui est fait avec cet objet, avec ce pain consacré (…) Il signifie que nous qui sommes nombreux, en communiant à l’unique pain de vie, qui est le Christ, nous devenons un seul corps (1 Corinthien 10, 17).” »

“Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain.” (Saint Paul aux Corinthiens, 10,17). L’unique pain mis en parts fait des participants un unique corps. 

Loin de moi voire très loin de moi, l’idée de donner un sens religieux à ce qui se passe actuellement, mais que l’on soit ou non croyant, cette opération de rompre le pain, cette fraction s’imposent comme un acte unificateur, rassembleur, un acte qui permet que, nous les multiples disparates, nous qui sommes tous des exceptions ou des « épars désassortis », selon l’expression de Lacan, puissions nous relier, former un unique ensemble … et supporter de vivre seul à plusieurs. 

 

Dés lors, le Covid-19, ce réel qui fait effraction, a un double effet paradoxal : 

            - il brise les liens entre les personnes (hospitalisations, séparations consécutives au confinement, multiplication des polémiques) voire traumatise. 

            - simultanément, il rassemble les personnes (déploiement de nouvelles solidarités et de l’entraide), constituant ainsi une forme de protection contre la désunification et produisant du commun.

 

Ce paradoxe interroge ce qu’est un lien, constitué de continuité et de discontinuité, mais jamais idéalement et paresseusement harmonieux.

Dans la reconfiguration et la réinvention des liens à laquelle nous assistons, le numérique et le téléphone jouent un grand rôle : cf. l’intensification des échanges via internet, des écrits, des photos, des conversations... « Bizarrement, je ressens une certaine chaleur », constate Alexandre Lacroix, directeur de la rédaction de Philosophie Magazine. « Les gens se demandent des nouvelles les uns des autres, entre collègues,... Il y a une proximité qui s'installe, un surcroît de civilité, de politesse, on est content de voir que l'autre est bien portant. Il y a pour le moment une revivification des liens humains, qui passe étrangement par la technostructure ».

Le souci de l'autre est au cœur des échanges ; apparaissent des formes de solidarité nouvelles entre voisins et amis.

Ce confinement présente tous les traits d'une vaste expérience commune et se présente comme une nouvelle référence collective voire une nouvelle norme. L’avenir  dira si elle se perpétuera dans le temps … Que dit Nietzsche du commun ? Dans Par-delà le Bien et le Mal, il écrit : « Qu'est-ce en fin de compte que l'on appelle « commun » ? Les mots sont des symboles sonores pour désigner des idées, mais les idées sont des signes imagés, plus ou moins précis, de sensations qui reviennent fréquemment et simultanément, de groupes de sensations. Il ne suffit pas, pour se comprendre mutuellement, d'employer les mêmes mots ; il faut encore employer les mêmes mots pour désigner la même sorte d'expériences intérieures, il faut enfin avoir en commun certaines expériences. C'est pourquoi les gens d'un même peuple se comprennent mieux entre eux que ceux qui appartiennent à des peuples différents, même si ces derniers usent de la même langue ; ou plutôt, quand des hommes ont longtemps vécu ensemble dans des conditions identiques, sous le même climat, sur le même sol, courant les mêmes dangers, ayant les mêmes besoins, faisant le même travail, il en naît quelque chose qui « se comprend » : un peuple. Dans toutes les âmes un même nombre d'expériences revenant fréquemment a pris le dessus sur des expériences qui se répètent plus rarement : sur elles on se comprend vite, et de plus en plus vite - l'histoire du langage est l'histoire d'un processus d'abréviation». 

 

 

 

 

 

Magritte, La Clef des champs

Magritte, La Clef des champs

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Le confinement au jour le jour J+10 : De l’art au temps du coronavirus

Publié le 27 Mars 2020 par Jean Mirguet dans Confinement

Grâce à Internet et parce que les lieux d’exposition sont fermés, la revue Esprit nous propose, sous la plume de JF Bouthors, de diriger notre regard vers d’autres horizons que l’horizon épidémiologique.

 

La galerie Eric Dupont a accroché récemment les œuvres de Damien Cabanes qu’il est possible d’admirer en se rendant sur https://www.artland.com/exhibitions/solo-exhbition?utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=84671743&_hsenc=p2ANqtz-94OdZcWQkKfFNg2oGdfgznpx8qPDe6toa-JBARN0s8JAWDuS4Nvk1bZJbbHbalI361Ms4uCyB1fGCwxlRNu9vWXDbxn6WXWHJVlLmy2r2vsoS2RD0&_hsmi=84671743

« Natures mortes, que ces bouquets de fleurs ? À vrai dire, non. L’artiste affirme que les « genres » de la peinture classiques ne l’intéressent pas et on veut bien le croire. Ce qu’il recherche, ce qu’il expérimente, c’est la vie même de la peinture. Ce que fait une couleur ici, une autre là, un trait ou une tâche. Une forme de vertige dans l’espace de la toile. Nous voyons des anémones, certes, mais ce sont d’abord des gestes de peintre, des choix de peintre, la peinture « en apesanteur ». Ici, le corps du peintre entre en jeu. C’est parce qu’il passe à l’acte, parce qu’il exécute ce que sa vision lui inspire, que l’œuvre advient. La peinture est certes cosa mentale, comme le soutenait Léonard de Vinci, mais elle est tout autant une affaire de toucher, de tact, une opération tactile, par laquelle ce qui est vu se trouve donné à voir autrement. Transmis et transformé.

L’échelle, à elle seule, suffit à signifier le dépassement de l’objet représenté. Les « anémones » de Damien Cabanes sont bien plus grandes que celles qu’il a eues, pendant un moment, sous les yeux. En ce sens, peindre sur le motif n’est pas l’essentiel. Et la dimension elle-même est presque un détail. Ce qui compte, ce n’est pas tant l’objet en lui-même, cette fleur particulière, que la vision du peintre, la projection de cette vision sur la toile. Mais ce qui opère alors, c’est aussi le silence de l’atelier, la solitude de l’artiste au travail, les vibrations qui l’animent. Et ce n’est pas tout, puisque la toile, finalement, appelle notre propre regard, qui demande notre investissement de ces taches, de ces lignes, de ces à-plats, de ces flottements ou de ces immobilités, de sorte que se dessine notre propre vision, que se manifeste à partir d’eux notre imaginaire, nos émotions. Ainsi la peinture devient-elle une machine à nous révéler. On pourrait même dire que c’est elle qui nous regarde et nous dévoile. Et soudain, comme le disait Lacan cité par Damien Cabanes, nous sommes dans le tableau.

Cette petite leçon de peinture que nous délivre Damien Cabanes – ce que l’on a lu ici s’inspire des paroles qu’il a confiées à son galeriste pour présenter son travail – est fort précieuse dans ces moments où nous pourrions nous replier étroitement sur l’inquiétude légitime que suscite en nous la situation dans laquelle nous plonge l’épidémie du Covid-19. Ce que l’artiste expérimente nous est offert comme une délivrance. Non pas un moyen de nous soustraire à l’épreuve, mais une possibilité d’élargir notre manière de voir, de sentir, de penser, pour inventer d’autres partages, très vitaux pour nos esprits, au-delà des seules nécessités sanitaires et économiques. »

 

Le confinement au jour le jour J+10 : De l’art au temps du coronavirus
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Le confinement au jour le jour J+9 : Anthem, Léonard Cohen

Publié le 25 Mars 2020 par Jean Mirguet dans Confinement

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Le confinement au jour le jour J+7 : la déclaration de guerre

Publié le 23 Mars 2020 par Jean Mirguet dans Confinement

 La déclaration de guerre contre le coronavirus a donc été proclamée. 

Un réel a été nommé, avec retard, diront certains. Mais il fallait compter, comme le remarque la psychanalyste Marie-Hélène Brousse,  avec la possibilité de nos concitoyens de subjectiver ce réel, de se l’approprier, ce que de trop nombreux Français n’ont pas encore accompli.

Les habitudes ont la vie dure, elles n’aiment pas être dérangées, aussi est-on tenté de continuer à vivre comme si rien n’avait changé. Albert Camus le traduit ainsi dans La Peste : « Les gens avaient d’abord accepté d’être coupés de l’extérieur comme ils auraient accepté n’importe quel ennui temporaire qui ne dérangerait que quelques unes de leurs habitudes. Mais, soudain conscients d’une sorte de séquestration, sous le couvercle du ciel où l’été commençait de grésiller, ils sentaient confusément que cette réclusion menaçait toute leur vie ».

Ou alors, « on dirait, écrit Alain Badiou dans un texte récent (« Sur la situation épidémique ») que l’épreuve épidémique dissout partout l’activité intrinsèque à la Raison, et qu’elle oblige les sujets à revenir aux tristes effets – mysticisme, fabulations, prières, prophéties et malédictions – dont le Moyen-Age était coutumier quand la peste balayait les territoires ».

La force des habitudes nous met provisoirement à l’abri de la confrontation au réel qui nous percute puis il faut nous rende à l’évidence : ces habitudes faites de confort, de satisfactions diverses, il nous faut les limiter, les brider. 

Arrive alors le confinement, équivalent d’une expérience de perte de nos façons de vivre et de perte de certaines de nos libertés. Il nous oblige à l’invention d’un savoir y faire inédit et particulier pour chacun d’entre nous. 

Le confinement au jour le jour J+7 : la déclaration de guerre
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Le confinement au jour le jour J+6 : fictions d'apocalypse

Publié le 23 Mars 2020 par Jean Mirguet dans Confinement

Les récits d'anticipation apocalyptique peuvent-ils nous aider ? C’est la question que pose le journaliste Guillaume Ledit sur le site Slate.

Depuis le début de la pandémie, Contagion de Steven Soderbergh (2011) est devenu un des films les plus téléchargés (illégalement). Il évoque le destin de plusieurs personnages frappés par un virus mortel.

Les confinés que nous sommes devenus joueraient-ils à se faire peur ou, grâce à l’effet cathartique produit, serait-ce-ce un moyen de traiter les angoisses produites par le traumatisme du Covid-19 ?

Jean-Paul Engélibert, professeur de littérature comparée et  auteur de Fabuler la fin du monde. La puissance critique des fictions d'apocalypse, précise que ces dernières permettent de «mettre à distance pour ne pas céder à la panique» et «nous donnent des modèles d'action en nous permettant de penser collectivement ce qui nous arrive». 

«Lire ou regarder ce type d'œuvres nous décale de l'évidence du quotidien en décadrant notre perception » complète-t-il. C'est ce besoin de sortir de l'urgence du quotidien qui ferait que beaucoup se sont mis à relire La Peste de Camus.

«Tout ce qu'on vit aujourd'hui, on a l'impression de l'avoir déjà vu, déjà lu. Se plonger dans une fiction permet de dégonfler certaines peurs irrationnelles», affirme-t-il. Il ajoute que «les fictions d'apocalypse nous apprennent qu'il ne sert à rien de céder à la panique et de réveiller les tentations du chacun pour soi. Parce qu'on peut tous avoir des réflexes survivalistes, et que c'est cela qu'il faut désamorcer. Lire ou regarder ces fictions peut nous encourager à ne pas vivre nos précautions sur un mode égoïste et sécuritaire, mais à nous montrer plus solidaires et partageurs.»

«Il n'y a pas de territoire protégé, pas de manière absolument sûre de se prémunir des risques. Les risques, ce sont les autres, et on ne peut pas vivre sans eux. La réclusion absolue n'existe pas. Ce que disent les fictions apocalyptiques, c'est que la solidarité est plus productive que le repli individualiste», analyse Jean-Paul Engélibert

«Penser la catastrophe dès maintenant nous oblige à agir pour prévenir celle de demain. Si l'on pense que l'apocalypse surviendra de toute façon, c'est paralysant, décourageant. Alors que penser que la catastrophe est déjà présente nous permet de nous donner les moyens pour prévenir ce qu'elle peut devenir demain. Et on a, grâce aux fictions d'apocalypse, une alternative !»

 

Si vous avez envie de vous plonger dans une atmosphère apocalyptique, quelques idées de fiction :

Le Décaméron de Boccace, qui date du XIVe siècle.

Le Journal de l'année de la peste de Daniel Defoe, publié en 1721

 Le Dernier Homme, de la romancière Margaret Atwood, publié en 2003, 

 L'Aveuglement (1995) de José Saramago.

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LE CONFINEMENT AU JOUR LE JOUR J+5 : le choc

Publié le 21 Mars 2020 par Jean Mirguet

J+5

 

Premier week-end de confinement. 

Après quatre jours de confinement chauds et ensoleillés desquels se dégageait un sentiment d’irréalité : un soleil générateur de vie délivrant généreusement sa chaleur sur un monde où la mort rôde, le froid et la grisaille sont revenus. Je trouve que ça aide, la météo est davantage conforme à l’esprit du temps … mais, je sais qu’il n’en va pas ainsi pour toutes et tous.

Je relis La Peste … est-ce vraiment le moment pour relire ce chef d’œuvre ?? 

Dans les premières pages, Camus écrit que « nos concitoyens à cet égard étaient comme tout le monde, ils pensaient à eux-mêmes, autrement dit ils étaient humanistes : ils ne croyaient pas aux fléaux. Le fléau n’est pas à la mesure de l’homme, on se dit donc que le fléau est irréel, c’est un mauvais rêve qui va passer. Mais il ne passe pas toujours et, de mauvais rêve en mauvais rêve, ce sont les hommes qui passent, et les humanistes en premier lieu, parce qu’ils n’ont pas pris leurs précautions ».

Un mauvais rêve ou bientôt un cauchemar ? Le Covid-19 est-il entrain de barrer l’avenir ? On n’en sait rien, on voudrait savoir de quoi demain sera fait avec, comme l’écrit Camus « le désir déraisonnable de revenir en arrière ou au contraire de presser la marche du temps, ces flèches brûlantes de la mémoire ».

Les médias et leurs conseilleurs ne lésinent pas sur les conseils pour confinophiles : ils veulent rassurer et qui leur reprocherait ? Mais tout cela a une tonalité un peu puérile voire invite à une certaine régression, vous ne trouvez pas ? Ne sommes-nous pas pris pour de grands enfants, en attente d’être réconfortés par une bonne maman ? Une bonne maman, c’est un peu le contraire d’une « mère suffisamment bonne », ni trop ni pas assez, une good enough mother, comme l’exprimait le psychanalyste Winnicott : ni trop absente ni trop envahissante.

Quoiqu’il en soit, avec le Covid-19,  nous avons reçu un choc. Cet événement n’est pas quelque chose à quoi nous pouvons assister en spectateurs, nous sommes embarqués  et peut-être en serons-nous transformés subjectivement … pour notre bien ?

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La solidarité version SFR

Publié le 18 Mars 2020 par Jean Mirguet dans Ethique

Je suis psychologue et psychanalyste, exerçant en activité libérale. Comme l’ensemble de mes collègues, j’ai fermé mon cabinet à la suite des mesures de confinement décidées par le gouvernement.

A mes patients, j’ai proposé la possibilité de consultations soit téléphoniques soit via Skype.

Mais, compte-tenu des inévitables problèmes psychologiques que le confinement risque de produire chez nombre de personnes ainsi que la pression psychologique à laquelle sont soumis les personnels de santé, la mise en place d’une consultation psychologique gratuite m’est apparue nécessaire, ne serait-ce que pour prendre ma part à la nécessaire solidarité dont actuellement chacun d’entre nous devrait faire preuve.

J’ai donc téléphoné à SFR dont je suis client de longue date pour leur demander s’il leur était possible de me fournir gracieusement un téléphone portable et une ligne dédiée, au titre justement de la solidarité. La réponse de l’opérateur m’a laissé pantois : après plusieurs minutes d’attente (le temps qu’il en réfère à un « responsable »), il m’a proposé plusieurs modalités d’abonnement comme si j’étais un simple client habituel à qui était proposé une offre commerciale ! 

J’ai reprécisé et expliqué ma demande : rien n’y a fait, je me suis fait poliment retoqué, au nom de la seule logique commerciale et l’on m’a proposé de prendre contact avec d’autres opérateurs ! 

Bravo SFR et son sens de la solidarité : ces gens-là ne sont manifestement intéressés que par leur seul intérêt mercantile.

J’ai trouvé une autre solution en diffusant sur les réseaux sociaux et à mes contacts l’annonce de la création d’une permanence psy gratuite via Skype. 

 

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Effets du confinement : permanence psy gratuite

Publié le 17 Mars 2020 par Jean Mirguet dans Psychanalyse

Pour les personnes confrontées à des difficultés psychologiques liées au confinement, je propose ponctuellement des consultations via Skype, à titre gracieux, les mardis de 14h à 16h. Adresse de contact : jeanmirguet@yahoo.fr
Il va de soi que mon offre s’adresse tout aussi bien aux personnels soignants.
Je suis psychologue et psychanalyste, installé à Epinal.
Merci de partager.

Jean Mirguet

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