Télérama de cette semaine nous en apprend de bien belles à propos de Facebook et de son inculture : les Galeries nationales du Jeu de Paume qui, actuellement, présentent une rétrospective de l'oeuvre de la photographe Laure Albin Guillot, ont décidé de supprimer la publication d'une photo de nu car le réseau social les menaçait de fermer définitivement leur compte (la photo est revenue après 24h mais avec les seins cachés !!).
Idem pour le dessinateur Mick Stevens du New Yorker qui a dû redessiner un soutien-gorge à Eve, qu'il avait représentée nue au paradis !
Le père la-morale américain édicte ses règles dont il est seul à déterminer la justesse et appelle à la délation, ce qu'il appelle pudiquement son rapport d'abus : "Si vous trouvez sur FB quelque chose qui semble être une violation de nos conditions, nous vous demandons de nous le signaler".
Parmi les standards de publication, Facebouc impose des limites à l'affichage de certaines parties du corps mais il tolère des photos de sculpture telles que le David de Michel-Ange avantageusement appareillé ou des photos avec un enfant au sein de sa mère, à la condition que le sein ne soit pas pleinement exposé et qu'il ne montre pas le téton ou l'aréole. Autrement dit, publiez L'Origine du Monde et vous serez impitoyablement virés. Marie-Claire a vu ses photos retirées récemment car le magazine avait publié des photos d'une campagne contre le cancer du sein où des modèles posaient topless.
En novembre 2011, L'Express publie une photo de l'artiste chinois dissident Ai Wei Wei posant nu avec quatre femmes nues, elles aussi. Son intention était de représenter le pouvoir entouré des quatre classes sociales chinoises. Après avoir été accusé de pornographie par les autorités, son cliché a été retiré par FB.
"Nous pensons simplement au bien-être de tous", explique FB. Comme quoi, méfiez-vous toujours de ceux qui veulent votre bien ... Rappelez-vous Ste Agathe qui, refusant de renoncer au christianisme, se fit couper les seins : au XXIe siècle, c'est Facebook qui s'en charge.