Je crois qu’il faut cesser de se mortifier en continuant à entretenir l’idée (ou le fantasme) que les gilets jaunes ne sont pas entendus. Le Président de la République, le Premier Ministre ne sont pas sourds, des solutions de sortie de crise ont été décidées.
Je pose la question : de quelle côté la surdité se trouve-t-elle ? Mais on ne le sait que trop bien et je le sais encore mieux dans ma profession, il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.
Mais quoiqu’ils fassent, quoiqu’ils disent, les actes et paroles de nos dirigeants qui ont été élus sont décriés et seul paraît compter aujourd’hui pour ce « mouvement » (terme hautement inadéquat pour désigner ce qui n’a rien à voir avec un collectif) le recours à la jouissance (oui, je dis bien jouissance) dans l’usage de la violence, des exactions, des atteintes aux personnes, aux bien privés et publics.
Cessons de cultiver l’idée d’une légitimité d’un mouvement dont le seul fait d’armes est d’avoir rendu folles les classes politiques et médiatiques qui se sont perdues en interprétations délirantes d’une crise de nerfs de quelques milliers de mécontents, excités par l’extrême-droite et les Insoumis. Lâchement, PS et PR, condamnent très mollement et semblent prêts à défendre n’importe quelle cause pourvu qu’elle nuise à celle du pouvoir en place(comment pourrait-on continuer à croire qu’ils sont des partis de gouvernement ?).
Combien de temps va-t-on encore attendre avant de réagir ? Je confesse mon malaise, mon sentiment de lâcheté à rester assis dans mon fauteuil à lire, entendre ou regarder les infos pendant que, chaque WE, des bandes de voyous saccagent nos villes, s’en prennent aux élus, aux journalistes, aux forces de l’ordre, à nos Institutions donc à la démocratie et à la République.
Récemment, Murielle Penicaud, ministre du Travail, déclarait : « Je souhaite que tous ceux qui croient à la démocratie, à la représentation souveraine du peuple français, se rassemblent et disent que ça suffit ».
Oui, ça suffit ! Nombre de personnes dans mon entourage le disent également et en sont assez de ce climat de chienlit et disent attendre, comme moi, qu’une initiative soit prise pour faire barrage à cette débâcle.
Je demande à En Marche de prendre des initiatives pour rassembler tous ceux qui veulent exprimer publiquement leur désaccord. J’attends avec impatience des propositions.
Se taire c’est avoir peur. Or, souvenons-nous des « Je suis Charlie » et des « On n’a pas peur » de 2015. Allons-nous continuer encore longtemps à supporter ce qui se passe et à s’imaginer qu’il est blasphématoire de dire "ça suffit" aux gilets jaunes ?
Nous, les citoyens, avons la responsabilité, le devoir de défendre notre République, nos Institutions, notre démocratie. Ce mouvement - car c’en est un - porte un nom prestigieux dans notre Histoire : la Résistance.