Je vous propose la lecture de ce passage, extrait de La tache, puissant roman de Philip Roth (1998), qui n’est pas sans évoquer notre actuelle République bien-pensante, éclairée par l’ultra-gauche et l’activisme écologique faisant fonction de Surmoi de notre Hexagone chéri, dans lequel la culture de la plainte semble ne plus avoir de limite.
Ernestine, sœur de Coleman, le personnage principal du livre : « Du temps de mes parents, et encore du mien et du vôtre, les ratages étaient mis sur le compte de l’individu. Maintenant, on remet la matière en cause. C’est trop difficile d’étudier les auteurs de l’Antiquité, donc c’est la faute de ces auteurs. Aujourd’hui, l’étudiant se prévaut de son incompétence comme d’un privilège. Je n’y arrive pas, c’est donc que la matière pèche, c’est surtout que pèche ce mauvais professeur qui s’obstine à l’enseigner. Il n’y a plus de critères, monsieur Zuckerman, il n’y a plus que des opinions ».