Oui, bien sûr, la peur du vide pour beaucoup. Et la nausée du trop plein pour d'autres, dont je suis. La johnnylâtrie n'en est que l'acmé. C'est le trop qui est trop. Il faudrait faire un peu de vide pour voir.

Sans doute y a-t-il, si l'on arrivait à le débarrasser de toute cette opération médiatique, (qui crée la bulle autant qu'elle gonfle avec) un véritable sentiment populaire lié à Johnny Halliday; sentiment que je ne méprise pas. Pas plus que je ne méprise le parcours d'un Zidane par exemple (même si je sais à quel point ces carrières sont médiatiquement fabriquées).
Une partie de ces deux mythes offre au peuple un rêve de réussite et d'ascension sociale et lui donne l'occasion de communier dans ce qui est après tout, une pop culture. On voudrait bien sûr que le partage ne se limite pas à ça.
Ce qui se précipite (au sens chimique) avec les morts concomitantes de Jojo et de Jeannot, c'est la fracture des deux France qui traverse la politique et la "culture" au sens très large. L'ambiguïté de l'hommage que rendent les politiques à Jojo (et évidemment au premier chef, le chef), c'est que leur intention peut être double. D'un côté surfer avec démagogie sur un mythe populaire. De l'autre, faire attention à ne pas opposer ces deux France en en "humiliant" une partie. Je veux croire que c'est ce qui anime Macron.
PS : sur France Culture, les commentaires ont été beaucoup plus variés, sceptiques, voire ricanant.